A2 #12
J'aimerais tant avoir un commentaire de temps en temps, un abonné supplémentaire qui s'intéresse à mes petits dessins. Six abonnés, en dix ans... A vous six, merci pour votre fidélité silencieuse. Mais, jour après jour, mois après mois, année après année, personne. Il faut vraiment aimer dessiner pour supporter autant d'indifférence et de solitude. Je m'intéresse au travail des autres, je prends le temps de leur rendre visite, de commenter, de les contacter parfois. Cela tourne court, très rapidement. Il n'y a pas d'échange. Pas moyen de partager ses joies, ses émerveillements. Je ne sais pas pourquoi je continue à publier, en pure perte. Si je dois perdre ma joie en cours de route, il vaut mieux que je fasse autre chose et que j'oublie l'idée que celui puisse intéresser quiconque. Je continuerai ma traversée de la vie en solitaire. Avec ou sans vous, il faudra bien la poursuivre. C'est une tristesse supplémentaire, mais je commence à entrevoir la ligne d'arrivée. Il me suffira d'attendre patiemment et d'accepter la réalité telle qu'elle est et non pas celle dont j'ai rếvé, celle à laquelle j'ai cru. Au moins, j'ai cessé de me torturer avec la sempiternelle question qui a pu tourner en boucle : qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Rien. J'ai dû naître avec une cape d'invisibilité. C'est tout. Au moins j'aurais fait plus qu'essayer de faire fructifier moi soi-disant talent. A présent, je sais à quoi m'en tenir. Il n'existe pas, voilà tout.