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MARIANA KORETT
12 août 2013

COLLER POUR NE PAS RESTER SANS RIEN FAIRE

COLLAGE1En 2006, j'accompagnais mes enfants à l'atelier d'arts plastiques (un atelier parents/enfants voir carrément intergénérationnel).
Ils dessinaient, peignaient, modelaient l'argile.
Pas moi.
Je ne savais ni peindre ni dessiner. Evidemment.
C'est ce que nous disons. Pourtant, nous savons tous exprimer quelque chose par ces medias.
Pendant la première année, je n'ai pas touché un seul crayon ni le moindre pinceau.
Je ne savais pas, c'était gravé dans le marbre, dans mon esprit surtout.
Je n'avais même pas l'idée de questionner cette idée arbitraire derrière laquelle je m'abritais.
Les enfants se débrouillaient très bien sans moi.
Pour m'occuper, je découpais des formes dans du papier de couleur.
Comme ça ne prenait pas des heures, je me suis vite retrouvée au point de départ : que faire ?
J'ai collé ces formes sur un autre papier de couleur et j'ai continué à découper autour en laissant apparaître la nouvelle teinte.
C'était facile, sans danger.
On me questionnait sur ce que je faisais, ce à quoi je répondais que je n'en savais rien.
C'était vrai.
Quelque chose avait démarré et j'ignorais où ça me menait.
Au fil des mois, quelqu'un s'est mis à plaisanter sur mon activité.
J'ai ri tout en continuant, imperturbable.
On ne le voit pas réellement sur la photo mais il y a un certain nombre de couches de papier.
Ca m'a pris des mois car, au fur et à mesure, j'ai commencé à discuter avec les enfants, puis avec les adultes, puis à regarder les autres faire ce que je ne savais pas faire.
Le collage était devenu un prétexte pour venir, pour retrouver les autres, pour participer, pour s'apprivoiser.
Le temps s'étirait.
J'aurais pu mettre l'éternité pour me décider à toucher à un pinceau.
Ca me plaisait. Follement.
Le sentiment d'avoir l'éternité devant moi.

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